Le culte de rentrée des catéchismes de la paroisse francophone de Bienne concerne aussi les paroisses de Nidau(sa partie francophone) et de Ronchâtel qui travaillent très souvent ensemble. Avec la participation de Valérie Gafa, Lauraline Galataud, Céline Kuchen, Anne Noverraz, Marianne Wühl, Carmelo Catalfamo, Pierre-André Kuchen, Luc N. Ramoni.
Inter’Est, association d’échanges et de coopération pour la jeunesse de notre région.
Une devise?: La lumière brille dans les ténèbres
3 juillet 2022
Culte avec le chœur paroissial biennois. Par Pierre-André Kuchen, avec la participation de Natascha Guenat, Alessandra Boer et le choeur paroissial biennois.
Réflexions autour d’une rencontre insolite. Culte Surprise. Par Ellen Pagnamenta, Madeleine Rutscho, Claire Christen, Catherine Enggist, Gisèle Houriet, Suzanne Geiser et Michèle Morier-Genoud.
Les caractéristiques de l’espérance en temps de crise
13 février 2022
Les caractéristiques de l’espérance en temps de crise. Culte dominical par le pasteur Pierre-André Kuchen. Avec la participation de Lucette Grossenbacher et Nathalie Caccivio.
JUSTICE – INJUSTICE – Dieu n’a pas d’autres mains que les nôtres !
28 novembre 2021
Culte 4d du 28 novembre 2021 à l’église du Pasquart. Préparé par les catéchumènes de 10H de Bienne, Ronchâtel et Nidau, entouré·e·s de l’équipe des catéchètes du cycle 3 : P.-A. Kuchen, Christian Borle, Anne Noverraz, Marianne Wühl ainsi que les accompagnant·e·s Malik Hiltbrand et Maeva Tiefenauer.
Culte dominical proposé par Luc N. Ramoni, pasteur et sa stagiaire Caroline Witschi. Les textes de ce culte ont été prévus pour le dimanche 14 novembre 2021 ; il y avait un baptême ce jour-là à l’église Saint-Étienne de Bienne.
Culte de confirmation 2021. Proposé par l'équipe des catéchètes de 11H et animé par PA. Kuchen, C. Borle, A. Noverraz et M. Wühl ainsi que l'équipe des accompagnans et les catéchumènes de 11H.
Actuellement, plus de 80 millions de personnes sont contraintes à s’exiler – dont 26,3 millions hors de leur propre pays. L’EPER veut leur envoyer un signe d’espoir et leur venir en aide. Voici pourquoi elle offre une aide d’urgence dans les régions où règne un conflit, ainsi que dans les pays voisins. Elle donne également des conseils juridiques aux personnes réfugiées en Suisse et propose des programmes d’intégration.
Une rencontre improbable
22 août 2021
Culte du dimanche 22 août 2021, par Ellen Pagnamenta.
La Bible est au cœur de toutes les activités de la Société biblique suisse (SBS). Organisation à but non lucratif supraconfessionnelle, la SBS se mobilise pour soutenir et promouvoir la traduction et la révision scientifiquement fondées des textes bibliques. Elle prend également part à la production et à la diffusion de la Bible dans des langues et éditions souhaitées par les Eglises en Suisse et à l’étranger. La SBS s’engage en faveur d’un dialogue ouvert sur la Bible dans la société d’aujourd’hui.
Alors Jean baptisa Jésus dans le Jourdain…
15 août 2021
Culte proposé par Luc N. Ramoni, pasteur, pour le dimanche 15 août, durant lequel il y a eu 4 baptêmes.
Ce fonds est géré par le Bureau de la pastorale de notre arrondissement; il est destiné à soutenir
financièrement, notamment pour les frais de matériel (livres), les personnes de notre
arrondissement qui entreprennent des formations en vue d'entrer en ministère, comme pasteur-e,
diacre ou catéchète professionnel-le. En y contribuant, vous encouragez la relève pour l'avenir de
notre Eglise.
Un aveugle ne peut pas conduire un autre aveugle
1er août 2021
Méditation proposée par le pasteur Carmelo Catalfamo.
Créée en 1945, la Fraternité chrétienne des personnes malades et handicapées est née en France et
est au départ un mouvement d'entraide entre personnes malades et handicapées. Il s'est au cours du
temps structuré en Suisse de façon cantonale, et dans le Jura de manière œcuménique. La collecte
du dimanche des malades leur est destinée. Elle permet l'organisation de deux repas annuels (un
dans le temps de l'Avent, l'autre autour du dimanche des malades) précédés d'une célébration
oecuménique, et d'une course durant l'année.
Nous touchons entre 30 et 70 personnes à chaque fois et ne pouvons fonctionner qu'à l'aide de
bénévoles... et de cette collecte.
Liturgie proposée par l’EPER pour le dimanche 20 juin 2021, dimanche des réfugiés?: cette liturgie est utilisée dans l’église du Pasquart par Luc N. Ramoni, pasteur. Avec la participation de Liliane Gujer, pasteure à Grandval.
La collecte de Pentecôte 2021 sera partagée par moitié entre la «Fondation de bienfaisance ecclésiale du canton de Berne» («Stiftung für die kirchliche Liebestätigkeit» (KLT)) et la « Fondation d’aide à la famille» (Stiftung Familienhilfe»). La Fondation KTL était déjà désignée comme bénéficiaire de la collecte l’année passée. Mais comme très peu de cultes ont eu lieu en présentiel à cause du virus Corona, cette fondation doit de nouveau recevoir cette année la moitié de la collecte.
Dans le temps de la Passion, nous vous proposons de soutenir activement la campagne de Carême proposée conjointement sur le thème de la justice climatique par Pain Pour le Prochain, Action de Carême et Être Partenaire : merci !
Dans le temps de la Passion, nous vous proposons de soutenir activement la campagne de Carême proposée conjointement sur le thème de la justice climatique par Pain Pour le Prochain, Action de Carême et Être Partenaire : merci !
Christ et Nicodème Crijn Hendricksz Volmarijn (1604-1645)
21 mars 2021
Ce « culte-surprise » est le premier de quatre cultes un peu différent que l’équipe des pasteurs de Bienne propose cette année 2021. Par Luc N. Ramoni, avec la participation de Ari Schärer.
Dans le temps de la Passion, nous vous proposons de soutenir activement la campagne de Carême proposée conjointement sur le thème de la justice climatique par Pain Pour le Prochain, Action de Carême et Être Partenaire : merci !
Le culte du dimanche 7 février 2021 a été enregistré à l'église du Pasquart. La vidéo ci-dessous présente les lectures et la prédication exposées lors du culte.
on vous propose ‘Client Zoom pour les réunions’ : cliquez sur ‘Télécharger’ (vous obtiendrez automatiquement la version correspondant à votre ordinateur)
vous devrez ensuite installer le programme quand il sera parvenu dans votre dossier de téléchargement
une fois que c’est fait, passez à la suite : n°5 ci-dessous
Si vous connaissez zoom et que vous l’avez déjà installé sur votre ordinateur / smartphone / tablette, c’est tout simple : un peu avant 10h le 31 janvier
lancez l’application
une fenêtre s’ouvre, dans laquelle vous avez la possibilité de ‘Rejoindre’ une réunion existante : cliquez ça
vous avez besoin du ‘Reunion ID ou Nom de salle’ : ce sera 614 809 1769
vous pouvez inscrire votre nom au-dessous
vous aurez besoin ensuite d’un mot de passe : bible
et si tout se passe bien, vous rejoindrez le culte si non, quittez l’application zoom et recommencez à l’étape 5.
«Haus pour Bienne» est un lieu de rencontre, une plateforme de formation, un local culturel et une plaque tournante pour l’engagement bénévole. Tous et toutes sont invité-es à profiter des offres gratuites ou à devenir eux-même actifs. Votre créativité et votre motivation ne sont soumises à presque aucune limite. Votre présence nous réjouit! Vous trouverez toutes les informations importantes sur le site Internet www.hauspourbienne.ch
Demeurez dans mon amour !
20 janvier 2021
Méditation œcuménique proposée par François Crevoisier, Yannick Salomon et Carmelo Catalfamo.
Culte de Noël bilingue des paroisses de Bienne, avec comme support un tableau du peintre bernois Ernst Kreidolf. Avec la participation de Anna Razakanirina et Luc N. Ramoni, pasteur·e·s ; Elisabeth Büchner et Florian Albrecht, lecteurs ; Karine Lavorel, soprano ; Eva Cornelia Arnv Regula Schwab et Stephan Schürch, violons ; Theresia Kainzbauer, violoncelle ; Pascale Van Coppenolle, orgue et direction ; Henintsoa Razakanirina et Ranaivo Razakanirina : réalisation technique (enregistrements, montage)
L'équipe d'animation du catéchisme cycle 1 et 2 présentent une mise en scène originale pour la Fête de Noël de la paroisse. Sur un conte interprété par Janine Vorpe.
Budget des autres Centre social protestant, Moutier.
Culte dominical
Luc N. Ramoni
8 novembre 2020
Quelques réflexions proposées par Ellen Pagnamenta au sujet de l'initiative "Multinationales responsables". Avec la collaboration de Marianne Wühl et Christophe Dubois.
Extrait du culte du 19 juillet 2020, Eglise du Pasquart, par Ellen Pagnamenta. Avec la participation de Jeannette Bessire, Nicolas Goy. Montage audio : Christophe Dubois.
L’Association travail de rue des Eglises du Seeland, une association œcuménique, financée par les paroisses de Bienne et les environs qui offre à celles et ceux qui le désirent conseils et accompagnement. Deux travailleurs sociaux y sont engagés et travaillent avec des bénévoles. C’est un travail d’Eglise méconnu et si important pour le travail diaconal, car ces professionnels rencontrent des personnes là où elles se trouvent : dans la rue.
Être créature - être fragile !
16 juillet 2020
Extraits du culte célébré le 12 juillet 2020 à l'église du Pasquart. Préparés par Ellen Pagnamenta.
Culte du dimanche 21 juin proposé par Ellen Pagnamenta (dimanche des réfugiés), avec la participation de Sylviane Zulauf, membre du groupe d’accompagnement « gouter des sans-papiers » à Bienne.
Chères paroissiennes, chers paroissiens de Bienne, chères amies et chers amis,
Après trois mois de vie chamboulée, nous sommes de retour à un semblant de « normalité ». Mais à regarder de plus près, on constate : ce n’est pas comme avant le 13 mars. Où que nous allions, nous trouvons du désinfectant pour les mains ; nous croisons des gens portent des masques ; devant les magasins, il y a des queues, mais on constate que les gens achètent moins.
En effet, nous ne sommes pas dans la vie « normale ». Mais est-ce que nous voulons vraiment retourner à la « normale », à la vie d’avant ? A cette course à la consommation effrénée ?
Voulons-nous retourner à nos habitudes de toujours ? A ce que nous avons toujours fait ? Sans nous poser la question ce que nous avons envie de changer ?! Vouloir à tout prix retourner à ce qui est confortable, c’est aussi le risque de reprendre exactement les schémas qui nous faisaient souffrir. Ce serait aussi retourner à ce qui nous emprisonne et nous empoisonne. Et mourir lentement.
Le poème attribué au poète Pablo Neruda nous invite à remettre en question nos vieilles habitudes pour ne pas nous priver du bonheur.
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n'écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.
Il meurt lentement celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
ou qui ne parle jamais à un inconnu.
Il meurt lentement celui qui évite la passion et son tourbillon d'émotions,
celles qui redonnent la lumière dans les yeux et réparent les cœurs blessés.
Il meurt lentement celui qui ne change pas de cap lorsqu'il est malheureux au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n'a fui les conseils sensés.
Vis maintenant !
Risque-toi aujourd'hui !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d'être heureux !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d'être heureux !
Oui, nous avons fait des sacrifices. Nos aînés ont été coupés de leurs relations sociales ; les jeunes du gymnase de Bienne ont reçu leur diplôme de maturité par courrier. On a renvoyé moult projets.
Pour retrouver parfois de nouvelles formes de proximité sur zoom, jitsi, et autre WhatsApp ; par téléphone, sur nos balcons. Comme vous avez pu le constater, les Eglises ont testé de nouvelles formes de cultes. Beaucoup d’entre nous avons pu tester une autre forme vie, une vie plus simple. Où l’on achète moins, se déplace moins et consomme local.
Et si l’on gardait quelque chose de cet élan ?
Et si l’on gardait l’idée d’une vie plus simple mais plus heureuse ? Peut-être avez-vous vu des affiches d’Extinction Rebellion en ville : Pas de retour à l’anormale. C’est-à-dire à la vie d’avant.
Ce réseau est 100% inclusif et non-violent et il s’engage pour le maintien du Vivant. Il demande aux politiques des actes concrets pour le climat, et il encourage les citoyennes et citoyens à construire l’avenir autrement : plus simple, plus responsable en termes de consommation, plus solidaire – plus heureuse.
Aujourd’hui, nous pouvons nous interroger sur notre retour personnel à la vie « après » – après le confinement, après les remises en question des derniers mois, après les expériences récemment vécues. Pour risquer une autre vie, comme le dit le poème de Neruda.
L’appel à la vie en mouvement est poussé à l’extrême dans les béatitudes que nous trouvons au début du Sermon sur la Montagne dans l’évangile selon Matthieu. Bienheureux les pauvres d’esprit ; les doux ; les persécutés pour la justice…
La traduction de la Bible par Chouraqui traduit le mot grec makaroi « bienheureux », par « en marche ».
C’est une traduction intéressante, car elle met l’accent sur le mouvement du croyant. Nous n’arriverons peut-être jamais à notre idéal de la foi. Nous nous heurterons toute notre vie à notre fragilité et à celles des personnes autour de nous.
Mais durant toute notre vie, nous sommes appelés à rester en mouvement. A chercher. À vivre.
En marche !
1 Et, voyant les foules, il monte sur la montagne et s’assoit là. Ses adeptes s’approchent de lui.
2 Il ouvre la bouche, les enseigne et dit :
3 «?En marche, les humiliés du souffle?! Oui, le royaume des ciels est à eux?!
4 En marche, les endeuillés?! Oui, ils seront réconfortés?!
5 En marche, les humbles?! Oui, ils hériteront la terre?!
6 En marche, les affamés et les assoiffés de justice?! Oui, ils seront rassasiés?!
7 En marche, les matriciels?! Oui, ils seront matriciés?!
8 En marche, les cœurs purs?! Oui, ils verront Elohîms?!
9 En marche, les faiseurs de paix?! Oui, ils seront criés fils d’Elohîms.
10 En marche, les persécutés à cause de la justice?! Oui, le royaume des ciels est à eux?!
11 En marche, quand ils vous outragent et vous persécutent, en mentant vous accusent de tout crime, à cause de moi.
12 Jubilez, exultez?! Votre salaire est grand aux ciels?! Oui, ainsi ont-ils persécuté les inspirés, ceux d’avant vous.
Culte jeunesse – Entre peur et espoir
7 juin 2020
Ce dimanche 7 juin aurait dû être le culte de confirmation des 11e Harmos. Remarque : le culte de confirmation aura lieu le 6 septembre. Malheureusement il ne peut pas avoir lieu dans sa forme habituelle. Nous avons donc demandé aux jeunes qui étaient censés partir en camp à Berlin, quels étaient leurs peurs et leurs espoirs en cette période particulière.
« Ne crains pas, car je t’ai libéré, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. »
La Bible, Esaïe 43, 1
Bonjour à vous qui recevez nos billets du mercredi,
Bonjour à vous, qui êtes venu·e·s nous rendre visite sur notre site Internet,
Bonjour à vous, qui recevez notre newsletter,
Chères amies et chers amis,
Cela fait quelques semaines que nous vous écrivons régulièrement parce qu’il nous est interdit de nous rencontrer physiquement. Mais nous arrivons au bout du tunnel. Car les dernières nouvelles sont encourageantes, voire réjouissantes, et la vie reprend gentiment – autrement qu’avant, mais elle reprend.
Tout en gardant les mesures de protection, nous pourrons revoir nos proches, retourner au restaurant, au cinéma… et même à l’Eglise ! Oui, en effet, les cultes reprendront à l’Eglise du Pasquart à partir du 14 juin.
Ces dernières semaines, une chose est frappante : on n’arrête pas de parler chiffres.
On compte les malades du Corvid-19 ; on compte les hospitalisations et les guérisons ; on mesure l’espace de sécurité que nous devons garder entre nos interlocuteurs et nous-mêmes ; on calcule les pertes économiques ; on essaie de chiffrer les effets de la deuxième vague du virus – quand elle aura peut-être lieu et combien de malades elle pourrait éventuellement faire ! Des nombres, des mesures, des unités
Et oui, ces temps, on compte. A se demander : Mais où est l’être humain dans tout cela ? Que disent ces chiffres à propos des personnes ? Pas grand-chose, justement !
C’est pour cela que le verset du prophète Esaïe peut être comme un baume pour nos cœurs troublés. Dieu s’adresse à son peuple, à Israël, qui est en exile en Babylonie :
Ne crains pas, car je t’ai libéré je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi.
Dieu ne parle pas chiffres. La Bible n’est pas un livre de math ; Dieu ne compte pas. Dieu aime. Il aime son peuple Israël.
Et de la même manière dont il s’adresse à son peuple, il parle aussi à chacune et chacun de nous.
Ce verset redit que nous sommes des personnes avec un nom ; nous ne sommes pas des numéros, mais des personnalités uniques. Dieu nous connaît, tels que nous sommes. Pour Dieu, nous sommes Quelqu’un. Dieu est avec nous – qui que nous soyons ou quoi que nous fassions.
Dans la Bible, le choix du nom est très important, car il dit quelque chose de la personne. Un exemple : le nom Samuel, signifie « Dieu a entendu » – et il se réfère à l’appel que le jeune Samuel avait entendu de nuit lors que Dieu l’appelait. Et d’ailleurs, Dieu lui-même a un nom : Emmanuel, ce qui signifie « Dieu avec nous ».
Et son nom, Emmanuel, Dieu avec nous, annonce la couleur. Dieu n’est pas un Dieu abstrait, mais un Dieu qui est avec. Avec son peuple, avec ses fidèles, avec nous, dans ce que nous vivons en ce moment. Car il vous connaît par votre nom. Il entend vos prières les plus secrètes, il connaît nos joies et nos découragements. Ce Dieu, qui connaît notre nom et qui a lui-même un nom, est un Dieu proche. Bien plus proche que les fameux deux mètres de distance que nous devons garder entre les personnes.
Dieu ne compte pas et il ne garde pas non plus la distance physique.
Et qu’est-ce que cela fait du bien ! Dieu est au-dessus de tout cela.
Et que cette promesse nous encourage à avancer.
Et que Dieu nous bénisse et nous garde.
Ne crains pas, car je t’ai libéré, je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi.
Culte de la Pentecôte
31 mai 2020
Culte dominical par les pasteurs Carmelo Catalfamo et Thierry Dominicé. Avec la participation de Christian Giger, de Sara Gerber à l’orgue et de Laure-Anne Dayer au chant, de Luc N. Ramoni, Clément Quellet et Christophe Dubois à la technique.
Nous aurions dû vivre prochainement un culte de confirmation…
Mais voilà. Il se donne que nos pauvres catéchumènes n’ont pas pu partir en camp à Berlin et que le culte de confirmation sera reporté à des jours meilleurs.
La confirmation ? Du chemin a été parcouru en un siècle. Je ne résiste pas à vous emmener dans un petit voyage dans le passé. Lisons ce bref texte d’un pasteur biennois du 19e siècle : « Le soussigné pasteur-suffragant à Bienne déclare que Louise Hegé, âgée de 16 ans, a fréquenté ses instructions religieuses, a été admise par lui à la Sainte Cène, que cette jeune personne a toujours joui de l’estime de ses maîtres tant par son application, sa douceur que par sa bonne conduite. » Ce mot est daté du 1er juillet 1878 par le pasteur suffragant F. Keune.
Depuis 1830, l’école est obligatoire pour tous. Mais attention, pour les jeunes filles, un enseignement spécialisé comprend les travaux à l’aiguille. En outre, elles ont été longtemps exclues des écoles et gymnases supérieurs, ainsi que des branches comme la chimie ou la physique, la géométrie ou le latin. Pour elles, il n’y avait que les écoles de culture générale.
Louise Hegé a vécu à cette période. Nous ne savons pas ce qu’a été sa vie. A-t-elle été peintre comme Louise Heger qui a vécu à la même époque en Belgique et qui a peint des tableaux proches du style de Hodler ?
1878, à Bienne. C’est l’année de naissance de Robert Walser, l’écrivain biennois qui a été célébré par une œuvre d’art de Thomas Hirschhorn, placée à l’entrée de la gare de Bienne, il n’y a pas si longtemps.
1878, à Bienne, c’est l’année où Johannes Krattigen, ayant appris le métier d’horloger, fonde, avec l’aide de sa femme, la maison Jean Aegler. Quelques années plus tard, il transforme un atelier en une manufacture horlogère. Il se spécialise dans les montres pour dames. Il est un des pionniers de la montre-bracelet. Sa femme et ses fils dirigeront l’entreprise qui deviendra la Manufacture des montres Rolex. Louise Hegé aurait pu être une fille de Johannes et vivre dans l’aisance matérielle. Mais elle aurait aussi bien pu travailler dans la manufacture Omega qui s’est ouverte en 1879 et où l’on travaillait 60 heures par semaine (65 heures légales…). Ici, il n’aurait pas été question d’aisance matérielle.
Pour le pasteur Keune, la jeune confirmée Louise Hegé « a toujours joui de l’estime de ses maîtres tant par son application, sa douceur que par sa bonne conduite. »
Le temps où l’église attestait de la bonne conduite ou non des jeunes catéchumènes est révolu et c’est tant mieux. Le brave pasteur aurait-il évalué, à l’époque, la douceur d’un catéchumène de sexe masculin ? J’en doute. Le préjugé a la vie dure et aujourd’hui, Louise Hegé aurait eu de bonnes raisons de protester à propos du mot qui lui avait été adressé.
Rappelons ce que la Genèse nous dit à propos de l’humanité : « homme et femme il les créa », c’est-à-dire avec une identique condition d’humanité.
Oui, Louise, plus d’un siècle après ta confirmation, il reste du chemin à parcourir.
Culte 4D – Changer ses habitudes
24 mai 2020
Culte 4D du dimanche 24 mai 2020. Par le pasteur Luc N. Ramoni. Avec la participation de François Golay à la réalisation et à la trompette ; Daniel Galataud à la narration ; Clément Quellet à la technique ; Marianne Wühl et Christian Borle aux lectures ; Cédric Gygax au piano et Claude Hirschi à la guitare ; Marie-Laure Krafft Golay, Corinne Thüler, François Golay et Claude Hirschi au chant ; Vincent Kühni à la logistique.
Culte du jeudi de l'Ascension – Ciel ! il est monté ?
21 mai 2020
Culte bilingue du jeudi de l'ascension. Par les pasteurs Peter Geissbühler, pasteur de Nidau et Luc N. Ramoni, pasteur de Nidau et Bienne. Avec la participation de Marlyse Messerli et Christiane Schär pour les lectures, Ursula Weingart à l’orgue et Walter Schwab à la trompette.
Ce mercredi matin, nous ne sommes pas à Berlin avec nos jeunes et nos catéchumènes, et ce pour la première fois depuis plus de 20 ans. Covid 19 oblige, notre paroisse a dû renoncer à emmener nos jeunes en camp de confirmation dans la capitale allemande. Nous sommes confrontés à une réalité transformée par les événements des deux derniers mois.
Berlin une réalité transformée
Et c’est là que l’histoire de la ville de Berlin nous rejoint. Cette ville a vécu tellement de transformations, a su rebondir et repartir malgré toute les défis qu’elle a dû affronter.
Nous le savons, le mur de Berlin a transformé la ville pendant tant d’années, il a séparé, déchiré des familles, des couples pendant près de trois décennies, mais il a fini par tomber.
Retour sur un mercredi pas comme les autres
Quand nous sommes à Berlin, c’est le mercredi matin, que tout bascule, que tout est transformé. Les jeunes découvrent comment ce mur que le monde croyait bâti pour durer tant d’années a fini par tomber. Ils partent sur les traces des témoins qui aujourd’hui encore disent encore ce qui a permis cette transformation au cœur de la ville de Berlin.
Une église qui transforme
Le monde a retenu la date du 9 novembre 1989, mais tout a commencé deux mois plutôt le 4 septembre 1989. C’est la fin de l’été et des opposants au régime de la RDA vont, comme ils en ont pris l’habitude, se retrouver dans la l’église Saint-Nicolas de Leipzig. Elle est au cœur de cette grande ville, à deux heures au sud de Berlin. C’est une église protestante qui, comme toutes les autres, était tolérée, même si le régime maintenait sans cesse une forme de pression et une surveillance avec ses hommes de la Stasi, la police politique.
Des mains jointes pour commencer
Ils sont un millier à suivre cette traditionnelle prière dans cette église Saint-Nicolas. On s’approche de la fin, il est bientôt 18 heures et les fidèles vont décider quelque chose de complètement fou : ce lundi ne sera pas comme les autres, ils ne rentrent pas chez eux pour souper, ils sortent de cette église, s’arrêtent sur la place et manifestent au grand jour. Ces opposants au régime déploient une banderole. Ils demandent l’ouverture des frontières du pays et la liberté de voyager.
Des mains tendues pour continuer
Avec courage, ils vont se réunir lundi après lundi pour espérer et demander une transformation. Le mouvement est lancé et sa médiatisation va contribuer à lui donner un souffle qui ne s’arrêtera pas… jusqu’à la chute du Mur de Berlin. Tout ça va se faire sans une goutte de sang, d’où le nom de "révolution pacifique" donné à ce mouvement. "Keine Gewalt", "pas de violence" scandent les manifestants dès ce premier rassemblement du 4 septembre. "Wir sind das Volk", "nous sommes le peuple".
Des chiffres et des mains qui grimpent
Ils sont 20 000 à défiler fin septembre. Plus de 70 000 le 9 octobre. 120 000 le lundi suivant. 200 000 le 23 octobre. Voici comment les autorités est-allemandes ont été dépassées par le nombre de manifestants. Ils se sont donnés la main. D’autres villes vont rejoindre la contestation. Le Mur de Berlin tombe le 9 novembre et avec lui le régime communiste en RDA. Mais il faut se souvenir que tout a commencé dans cette église de Leipzig, il y a très exactement 30 ans. Si le novembre 1989 des mains ont pu grimper sur le mur, c’est aussi parce que des mains se sont mises en mouvement.
On fait quoi avec nos mains ?
Main dans la main, serrer une main, mettre une main sur l’épaule.
Ce sont des gestes qui aujourd’hui ne sont pour l’instant plus possibles. Nous aimons faire ces gestes, ils sont importants pour nous. Nous sommes appelés à inventer de nouveaux gestes pour nous saluer, pour nous faire un clin d’œil pour nous dire notre amitié. Cette créativité doit nous guider pour aider à sauver des vies. C’est le cœur de cette bataille pour que nous puissions protéger celles et ceux qui nous entourent et nous-mêmes.
C’est dans tes mains
4 mai 2019, 30 ans après Leipzig.
5 mai 2020, journée mondiale de l’hygiène des mains.
Ce jour-là, le Dr Didier Pittet a sorti avec toute une équipe une chanson « C’est dans tes mains » Elle commence ainsi :
Les mains font plus que saluer,
car les mains peuvent tuer
et elles peuvent sauver.
Vous, vous êtes la clé,
La vie est entre vos mains
La transformation naît au cœur de nos mains. Nous sommes si nous le voulons les acteurs du changement avec des mains en prière, des mains qui se tendent, des mains qui grimpent, des mains qui inventent, mais aujourd’hui en particulier avec des mains qui sont lavées et qui créent de nouveaux gestes !
Paul dans sa lettre aux Romains nous invitait déjà à être transformés. C’est ce que nous sommes appelés à vivre pour traverser ce temps particulier : « Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel, mais laissez-vous transformer par le renouvellement de votre pensée, pour pouvoir discerner la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait » Romains 12,2
Aujourd’hui c’est mercredi
Solidarité, action, transformation, espoir et prière : 5 mots clés pour vivre concrètement ce temps de changement :
Billet méditatif du mercredi proposé par le pasteur Luc N. Ramoni
Cette semaine, la 4e semaine de Pâques, nous sommes appelés à méditer ce verset de 2 Corinthiens 5, 17 : « Dès que quelqu'un est uni au Christ, il est un être nouveau : ce qui est ancien a disparu, ce qui est nouveau est là. »
C’est un verset qui est illustré de multiple manière dans la Bible, du 1er Testament au 2nd. Par exemple, dans l’évangile de Luc 13, 6-9, il y a l’histoire d’un figuier qui ne donnait pas de fruits (le verbe est à l’imparfait, et vous comprenez que ce n’est pas par hasard…) c’est Caroline Ingrand-Hoffet (pasteure en Alsace) qui la raconte ici :
Bonjour, permettez-moi de me présenter, je viens de loin, je reviens de loin : le suis « le figuier qui a failli être coupé ». Je voudrais vous raconter mon histoire. Elle commence il y a très longtemps, dans un pays lointain. C'est une histoire ancienne, une histoire qui est racontée dans la Bible. Mais l'histoire racontée ce n'est jamais l'histoire vécue. Moi je l'ai vécue cette histoire et je vais vous la raconter.
J'ai grandi là-bas, en Palestine aux temps de Jésus. J'ai grandi dans une vigne.
La vigne était belle, moi j'étais un figuier rabougri. C'est pourquoi j'ai failli être coupé.
J'étais rabougri parce que j'avais peur : le Maître de la vigne me faisait peur. Quand il visitait sa vigne, je voyais dans ses yeux, bien plus que la joie du raisin récolté, le goût de l'argent qu'il allait encaisser. La terre était son bien à lui, sa source de profit.
J'avais peur de lui, tellement peur que je ne donnais jamais de fruit ! Il voulait aussi faire de moi son profit, mais je ne pouvais pas, j'avais peur de lui. Chaque année il passait près de moi, disant au vigneron : « Il ne donne pas de fruit ! Coupe-le ! Coupe-le ! »
J'avais peur, je n'avais pas le moral !
Heureusement, le vigneron était un gars bien, il me défendait. Il trouvait toujours un prétexte pour dire au proprio : « Oui, oui, attends ! Je vais encore m'occuper de lui pour voir ! »
Et il me bichonnait. Et il s'occupait de moi. Mais je restais rabougri.
Chaque année le Maître passait et lui redisait : « Coupe-le ! Coupe-le ! »
Et moi j'avais peur ; malgré cet ami.
Un jour pourtant un homme est passé, avec sa petite troupe de déracinés qui le suivaient. C'était Jésus, chef de bande, un homme tendre. On en parlait, entre arbres, on savait qu'il réconfortait les humains ici et là, les petits, le paumés, les boiteux, les lépreux ! Mais pour les arbres, on ne savait pas !
Jusqu'au moment où il s'est avancé vers moi avec sa troupe je ne savais pas qu'il parlait aussi, et surtout qu'il comprenait le langage des arbres. Il m'a parlé, il m'a écouté. Je lui ai tout raconté. Et il a compris. En langage des arbres, il m'a dit : « Tu es le figuier qui a failli être coupé. Mais tu pourrais aussi t'appeler « Baraka » car tu as de la chance. Tu es protégé par ce vigneron, qui est un mec super ! »
Bien sûr les amis de Jésus, les disciples, n'entendaient rien. Ils ne comprenaient rien parce qu'ils ne parlaient pas la langue des arbres, eux ! D'ailleurs d'une manière générale, ils n'ont jamais rien compris à ce qu'il leur disait, au fond !
Alors Jésus s'est tourné vers eux et leur a raconté mon histoire.
Il a dit : « Je vous présente Baraka, le figuier rabougri qui a failli être coupé mais que le vigneron a sauvé. Baraka, c'est mon ami. Il affronte des forces que je connais aussi ; contre lesquelles j'annonce la révolution de la Vie ! Il affronte ce propriétaire qui a une pierre à la place du cœur. Mais il connaît aussi la joie d'avoir un ami, le vigneron. »
Alors Pierre, un disciple toujours prêt à s'engager, posa une question à Jésus : « Mais qui est ce Maître au cœur dur ? »
La réponse à sa question ne devait pas être si importante, car il continua sans l’attendre :
« Et qui est le vigneron ? Comment s'appelle-t-il ? »
Jésus a fait silence, il a regardé ses disciples, il les a regardés dans les yeux et il leur a dit : « C'est vous les vignerons, chacun de vous ! »
Il y a eu un autre silence.
Puis ils m'ont regardé, moi le rabougri. À l'intérieur de moi quelque chose s'est passé. J'ai pleuré. La sève est montée. Le figuier qui a failli être coupé c'était moi, Baraka ! Et j'avais plein d'amis ! C'est depuis ce jour-là que je me suis mis à parler, parole d'arbres pour l'espoir des arbres… et des humains ! C'est pourquoi l'évangile de Luc a raconté mon histoire dans la Bible.
Saurions-nous dire maintenant ce qui permet de comprendre que le vigneron était uni à Christ ?
Peut-être est-ce quelque chose qui nous porte, nous aussi ?
Dans ce cas, soyons en sûr·e·s, nous avons avec Dieu un lien précieux… qu’Il nous bénisse, ainsi que notre entourage !
Billet méditatif du mercredi par le pasteur Carmelo Catalfamo
Nous sommes à quelques semaines de la commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale qui s’est achevée il y a 75 ans.
Primo Levi, écrivain juif italien, docteur en chimie, est déporté à Auschwitz en 1944. Quelques années plus tard, il écrit Si c’est un homme, livre dans lequel il relate son expérience concentrationnaire. Il y écrit ce passage devenu célèbre :
« Et justement, poussé par la soif, j’avise un beau glaçon sur l’appui extérieur d’une fenêtre. J’ouvre, et je n’ai pas plus tôt détaché le glaçon, qu’un grand et gros gaillard qui faisait les cent pas dehors vient à moi et me l’arrache brutalement. « Warum ? » dis-je dans mon allemand hésitant. « Hier ist kein warum » (ici il n’y pas de pourquoi), me répond-il en me repoussant rudement à l’intérieur. »
Non, il n’y a pas de pourquoi au moment et sur le lieu où la raison n’a plus droit de cité, laissant place à la haine, à l’arbitraire pur, au refus du dialogue. « Ici », l’argumentation n’a pas droit de cité. La force brute seule tient lieu d’argument. Il est minuit dans l’histoire de l’humanité. Six millions d’êtres humains sont tués du seul fait d’être juifs. L’extermination se fait de manière systématique, méthodique, scrupuleuse. Ajoutons-y les 20 millions (ou plus ?) de victimes du stalinisme et les 60 millions du système maoïste chinois.
Mais revenons à notre commémoration : cela s’est passé durant la Seconde Guerre mondiale, bien sûr, dans tous les camps d’extermination que les nazis ont construits. Où se trouve le « ici » de cette phrase abjecte ? Au cœur même de l’idéologie nazie, bien sûr. Mais également dans la tête de celui qui l’a proférée (ou hurlée) face à Primo Levi. Rien de ce que tu peux dire, penser, espérer, croire, aimer, ne peut avoir de valeur face à l’arbitraire.
Le « ici » de cette phrase se niche également dans les affirmations qui ne s’embarrassent pas de vouloir prouver ou argumenter : « C’est peut-être l’armée américaine qui a apporté l’épidémie à Wuhan », affirme un dirigeant chinois en parlant du coronavirus (Le Temps, 20 avril 2020). Quel besoin de s’embarrasser d’arguments ?
Quant à Trump, il estime que l’on est allé « trop loin » dans les mesures de confinement dans un pays (le sien…) où l’on compte déjà 39'000 victimes dues au Covid-19. Quel besoin de s’embarrasser d’arguments ?
Mais que font de telles considérations dans une méditation spirituelle ou religieuse ? N’avons-nous pas assez de commentaires, d’éditoriaux dans la presse et les autres médias ?
Il se trouve que le mal se diffuse au moment où la raison, l’argument, l’échange d’idées n’ont plus droit de cité. Il se trouve que face au mal, nous ne pouvons rester indifférents.
Narration de Pâques proposée par Emilia Catalfamo.
Lettre à un ami souffrant
15 avril 2020
Billet méditatif du mercredi par le pasteur Carmelo Catalfamo
Cher ami,
Nous venons de vivre Pâques et habituellement, pour les chrétiens qui donnent à ce jour un tant soit peu de signification, il est vécu à la fois dans la joie partagée et comme une fête intime.
C’est bien joli de parler de Pâques, de joie, de chasse aux œufs et de petits lapins en chocolat, mais peut-être que pour toi, tout cela est bien dérisoire : mais laissons aux enfants cette joie, même dans un espace confiné.
Tu le sais très bien : Pâques ne supprime pas les vendredis saints de nos existences. Nous ne sommes pas libérés de nos angoisses, de nos doutes, de nos souffrances. Pâques vient « simplement » nous dire et rappeler que dans la tourmente de nos existences, « quelque chose » a changé.
Par le Christ, qui a connu le chemin de la souffrance jusqu’au bout, nous sommes passés des ténèbres à la lumière. Malgré tout. Désormais, aucun ciel n’est fermé.
Je voudrais que nous cessions de penser que « Christ s’est sacrifié pour racheter nos péchés ». Non. Il s’agit plutôt, si l’on suit le Nouveau Testament, d’une révélation d’un Dieu qui nous ouvre à sa grâce et nous permet de vivre dans la confiance.
L’enjeu de Pâques, c’est la réconciliation possible entre Dieu et les humains, une manifestation de l’amour de Dieu pour chacun d’entre nous. Le Christ, par sa passion et sa mort, nous libère du désespoir pour nous donner la vie.
C’est ce que nous dit l’élévation du Christ en croix dans l’évangile de Jean. Affirmer que « le Christ est mort pour nous » ne signifie en rien un enfermement dans le dolorisme et la culpabilité. Au contraire, « pour nous » cela veut dire que nous sommes au début d’une histoire, le début d’une relation renouvelée. Par résurrection du Christ, Dieu confirme le projet qui fut le sien dès le début à propos de sa création : « Dieu vit que cela était bon ».
Je ne suis pas certain que ces pauvres mots puissent t’apporter du soulagement. Je sais seulement que les paroles des amis de Job souffrant me font horreur. Je ne peux pas accepter leurs soupçons selon lesquels Dieu punit Job pour sa « grande méchanceté » et ses « fautes immenses ». (Job 22, 5)
En revanche, je veux croire que le Ressuscité nous ouvre à la réconciliation entre Dieu et nous. Envers et contre tout.
Un extrait de la prière dite le dimanche 5 avril 2020 par Sœur Marie-Liesse, diaconesse de Reuilly à Versailles.
Dieu de tendresse, qui parles aux humbles, Père des pauvres et des petits, Jésus livré pour notre vie,
Avec tous les priants de la terre, nous déposons à Tes pieds tout ce qui va diminuer ou mourir en cette journée : tant d’hommes et de femmes qui ploient avec Toi sous le poids du fardeau ; pour les malades, pour leurs familles endeuillées ou angoissées devant l’avenir incertain ; les familles confrontées à la violence, à la précarité, à la solitude ; dans leur détresse, accorde-leur de tomber entre les mains de Dieu, avec leur faiblesse et leur douleur ; permets-leur de percevoir au plus intime d’eux-mêmes que la douceur du Christ les accompagne, Toi le Dieu de tendresse.
Nous te prions pour ceux qui aujourd’hui, à leur bureau, dans leur laboratoire, à l’usine, à l’hôpital, dans les casernes, poursuivront la Lumière, parce qu’ils croient au progrès des choses. Ils offrent leur vie pour la vie de leurs frères, tous les médecins, infirmières et infirmiers, aides-soignants, personnel administratif des hôpitaux et des EHPAD, les forces de l’ordre, et tous les êtres de bonne volonté, tous les hommes et les femmes aux mains besogneuses, au front levé, ces êtres de courage et de mobilisation. Eux qui ont le sens d’autrui planté en eux comme un aiguillon car le temps presse.
Eux qui engagent toutes leurs ressources de volonté, de courage et d’intelligence pour alléger le fardeau de leurs frères.
Eux qui font tout ce qui dépend d’eux pour que recule l’épidémie, pour que la vie soit préservée, nous te supplions :
Redonne-leur, jour après jour, la vivacité et la confiance dont ils ont besoin pour accomplir leur service, et nous te supplions que leur soient donnés les moyens de poursuivre leur activité dans les meilleures conditions possibles. Nous te supplions de les protéger et de les fortifier en tout leur être.
Tu es le serviteur qui humblement prend notre fardeau. Accompagne-les dans le combat de chaque jour, Dieu de tendresse.
Tous te célèbrent ; nous accueillons le Roi de toutes choses, et nous venons déposer à tes pieds tous les soucis du monde.
Que du fond de la plus pauvre vie monte un chant incessant, celui de l’Esprit Saint consolateur, et gloire de notre prière.
Puissions-nous ensemble être embarqués dans la très haute mer, dans l’au-deçà des choses où la mesure de Dieu est la surabondance.
De par le monde, que déferlent les hymnes, les psaumes, les soupirs infinis, les silences d’amour, et, en communion avec Toi, Seigneur Jésus, qui élèves tes mains saintes, nous nous tiendrons en prière devant la face du Père.
Amen
Texte proposé par Thierry Dominicé – pasteur stagiaire – et publié avec l’aimable autorisation de Sœur Marie-Liesse, diaconesse de Reuilly à Versailles.
Billet méditatif du mercredi proposé par Thierry Dominicé
L’expression « crise du coronavirus » est devenue si courante que si on tape cette expression dans un moteur de recherche sur Internet, pas moins de 283 millions de résultats sont proposés. Autant dire qu’il faudrait plus d’une vie pour lire tous ces textes…
J’ai trouvé intéressant de me pencher sur les multiples sens du mot « krisis » en grec ancien et biblique. Il me semble en effet que ceux-ci peuvent éclairer d’une lumière nouvelle notre façon d’envisager la situation pour le moins incroyable dans laquelle nous sommes tous plongés depuis quelques semaines.
Dans un premier sens, krisis désigne l’action ou la faculté de distinguer, et concrètement choisir quelque chose, élire une personne. Cela s’apparente au discernement, à une invitation à découvrir dans les circonstances présentes ce que nous pouvons retenir de bon pour chacun·e de nous. Mais si l’on va plus loin, ce terme signifie également l’action de séparer, d’entrer en conflit, de contester quelque chose, ce qui renvoie essentiellement au procès, au jugement, à la condamnation. Nous sentons-nous condamnés à vivre confinés le temps que cette pandémie cesse, avec tout ce que cela comporte de douloureux ? Je pense en particulier à celles et à ceux pour qui l’isolement est difficile, mais aussi aux personnes qui sont menacées dans leur existence, parce qu’elles ont perdu leur emploi, leurs moyens de subsistance, ou se sentent menacées de les perdre, sans oublier les malades qui sont en train de se battre contre une forme aiguë du COVID-19.
En l’occurrence, la référence médicale est pertinente, puisqu’en médecine le terme krisis désigne la phase décisive d’une maladie, le moment où la vie et la mort du patient est en jeu. Il s’agit plus précisément du moment où un brusque changement intervient, pour le meilleur ou pour le pire. Le pire, c’est évidemment la mort, qu’ont rencontrée des dizaines de milliers de personnes dans le monde depuis le début de l’épidémie, et son corollaire : la peine et les difficultés parfois immenses pour leurs proches. Le meilleur : la guérison bien sûr, mais aussi un événement qui peut transformer la manière d’envisager l’existence pour ceux qui ont vaincu le mal.
Et dans le Nouveau Testament, dans quel sens est employé krisis ? On trouve fréquemment ce terme dans l’évangile selon Jean, dans lequel il signifie jugement. Un jugement présent, comme en Jean 3.19, où Jésus dit à Nicodème : « Et le jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré l’obscurité à la lumière parce que leurs œuvres étaient mauvaises. » Ou un jugement futur : « Et ceux qui auront fait le bien en sortiront pour la résurrection qui mène à la vie ; ceux qui auront pratiqué le mal, pour la résurrection qui mène au jugement » (Jean 5.29). Le lien entre la foi en Christ et le jugement est fortement accentué dans cet évangile, au-delà de formulations parfois difficiles à comprendre. Ce jugement, on peut dire qu’il est déjà prononcé par la crucifixion et la résurrection de Jésus-Christ, même s’il nous faudra tous un jour passer par la mort physique, et avant cela, affronter de nombreuses souffrances, dont la lutte contre des maladies parfois graves.
C’est bien là le fondement de l’espérance chrétienne. Malgré toutes les informations dont les médias nous abreuvent quotidiennement, nous ne pouvons pas vraiment comprendre la crise que nous traversons, et nous ne pouvons pas non plus en connaître avec certitude l’issue. Mais nous avons l’assurance du salut promis par Dieu en Jésus-Christ. Oui, Christ vient faire toutes choses nouvelles. Dire et répéter ces mots ne va pas changer les choses comme par magie, mais cela nous ouvre une fenêtre vers l’avenir. J’ose espérer qu’il y aura un avant et un après « coronavirus ». Qu’en quelque sorte, toutes les fragilités, toutes les contradictions de notre monde révélées par cette crise mèneront des hommes et des femmes de bonne volonté à une réflexion profonde puis à des actions résolues pour que demain, le monde ne ressemble plus tout à fait à celui d’hier.
Quoi qu’il en soit, les questions posées il y a quelques jours par Sœur Mireille, prieure de la Communauté des diaconesses de Reuilly, me paraissent belles et potentiellement fécondes à quelques jours de la Semaine sainte : « Ne sommes-nous pas dans ce temps où, d’une certaine manière, la terre bascule sur ses bases, vers un monde de demain qui ne sera plus celui d’hier ? Mais surtout, saurons-nous de foi sûre et humble que le visage du Christ, déjà tourné vers cette terre, lui est une salutation, un bonjour, une présence en promesse ? »
Billet méditatif du mercredi proposé par Ellen Pagnamenta.
Chers amis, Chères amies,
Le texte ci-dessous circule depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. Je le partage avec vous parce que je le trouve beau. Il rappelle de façon simple et réaliste ce qui est en train de se passer autour de nous, aujourd’hui en mars 2020.
Ces quelques lignes ouvrent déjà la porte à un « après ». Après le confinement, après le coronavirus, après les renoncements, après la peur, après la menace.
Regardons autour de nous : la vie revient avec toute sa force. Le chant des oiseaux nous réveille le matin, les arbres fleurissent, les fleurs poussent.
La vie est plus forte.
Regardons encore : l’entraide s’organise dans les quartiers. Des familles allument une bougie le soir en signe de solidarité avec le personnel médical et soignant. « Pain pour le prochain » distribue des roses aux malades dans les hôpitaux et aux séniors dans les homes.
La solidarité est plus forte
Et je ne peux pas m’empêcher de faire un lien avec le message de l’évangile. A Pâques, quand l’épidémie s’approchera de son pic, nous fêterons la résurrection de Jésus. Nous fêterons l’Amour plus fort que la mort. Nous fêterons la vie – qui continue au-delà de notre détresse.
L’amour est plus fort.
Ellen Pagnamenta, pasteure à Bienne
Bonne lecture !
C'était en mars 2020
Les rues étaient vides, les magasins fermés et les gens ne pouvaient plus sortir.
Mais le printemps ne le savait pas, et les fleurs ont commencé à fleurir, le soleil brillait, les oiseaux chantaient, les hirondelles allaient bientôt arriver. Le ciel était bleu, et le matin arrivait de plus en plus tôt.
C'était en mars 2020
Les jeunes devaient étudier en ligne et trouver des occupations à la maison. Les gens ne pouvaient plus faire de shopping, ni aller chez le coiffeur. Bientôt il n'y aurait plus de place dans les hôpitaux, et les gens continueraient de tomber malades.
Mais le printemps ne le savait pas. Le temps d'aller au jardin arrivait, l'herbe verdissait.
C'était en mars 2020
Les gens ont été mis en confinement. Pour protéger les grands-parents, familles et enfants. Plus de réunion ni de repas, ni de fête en famille. La peur a grandi et les jours devenaient monotones.
Mais le printemps ne le savait pas. Les pommiers, les cerisiers et les autres arbres ont fleuri, les feuilles ont poussé.
C'était en mars 2020
Les gens ont commencé à lire, jouer en famille, apprendre une langue. Ils ont chanté sur le balcon en invitant les voisins à joindre leur voix à la leur. Ils ont appris à être solidaires et se sont questionnés sur leurs valeurs.
Les gens ont réalisé l’importance de la santé, de la souffrance, de ce monde qui s'était arrêté, de l’économie qui a dégringolé.
Mais le printemps ne le savait pas. Les fleurs ont laissé leur place aux fruits, les oiseaux ont fait leur nid, les hirondelles étaient arrivées.
Puis le jour de la libération est arrivé. Les gens l'ont appris à la télé. Le virus avait perdu. Les gens sont descendus dans la rue, ils ont chanté, pleuré, et embrassé leurs voisins, sans masques ni gants.
Et c'est là que l'été est arrivé, mais le printemps ne le savait pas. Le printemps est resté présent. Car malgré le virus, la peur et la mort, le printemps avait appris aux gens le pouvoir de la vie.
Tout va bien se passer, restez chez vous, protégez-vous, et vous profiterez de la vie.
Le village au pied du château venait tout juste de se réveiller quand retentit sur la grand place la voix du héraut seigneurial :
– Notre Seigneur bien-aimé invite tous ses bien-aimés sujets à partager avec lui un festin pour son anniversaire. Une heureuse surprise les y attend. Il leur demande toutefois d’avoir la gentillesse d’apporter un peu d’eau pour remplir le bassin de son château, qui est à sec…
En faisant volte-face, le héraut entouré de ses gardes reprend le chemin du castel seigneurial. Les commentaires fusent bon train, mais sur des modes fort divers…
– Pfff… Il a bien assez de domestiques pour faire remplir son bassin… Je lui monterai un verre, ce sera largement suffisant !
– Que non ! Il a toujours été bon et généreux ! Je lui apporterai un plein tonneau !
Et au matin du jour dit, on voit un étrange cortège monter du village vers le château. Les uns poussent de toutes leurs forces de grosses futaies, ou ahanent en portant des seaux pleins à ras bord. D’autres, moqueurs, portent une carafe ou un petit verre sur un plateau.
Entrés dans la cour intérieure, chacun vide son récipient dans le bassin central, le dépose au vestiaire et se dirige vers la salle de banquet.
Rôtis et vins, danses et chants, lorsque le soir arrive le Seigneur remercie chacun d’un mot aimable et se retire dans ses appartements.
– Et la surprise promise ?
Désappointement des grincheux. Joie heureuse des bons sujets :
– Notre maître vient de nous donner le meilleur festin qui soit !
Et chacun, avant de repartir passe prendre son récipient. Lorsque des cris éclatent, explosent de plus en plus fort en provenance du vestiaire. Cris de joie et cris de rage.
Les récipients étaient remplis à ras bord de pièces d’or !
– Ah ! Que n’ai-je apporté davantage d’eau…
Source : Jean VERNETTE, Paraboles pour aujourd’hui, Limoges, Droguet et Ardant, 1991, pp. 186-187.